Vigie, août 2024

 

 Provisions de vie

 

 

À la note unique
du passereau inconnu
répond une voix d’enfant

 

Sans voisin pour vous gêner
on s’arrondit, on s’étale
dit le châtaignier

 

Lampions odorants
pour le chien les bouillons blancs
sont les réverbères du sentier

 

Noix sur le sentier
cheminée qui fume
et pourtant la tourterelle

 

Dans le verger endormi
les pommes vertes
prennent toute la lumière

 

Dans le sous-bois sombre
elles brillent d’un éclat froid
les feuilles du houx

 

Mais que tu es beau !
le samoyède se pâme
sous le compliment

 

Des noisettes brunes
ont roulé sur le sentier
comme c’est émouvant !

 

Gangues gonflées de graines
le gang des impatientes
prépare son prochain coup

 

Quel est ce salaud d’oiseau
qui a chié sur le rocher
où d’ordinaire je m’assois ?

 

Au bord du torrent
les chiens lapent longuement
de moi un taon se repaît

 

Au bord du torrent
les chiens lapent longuement
de nous le temps se repaît

 

J’aime quand mes samoyèdes
ayant flairé la bête en montée
tremblent sous l’effort

 

Aboyer sur un sauvage
pour le faire venir
seul le chien est assez bête !

 

Même une meule
peut devenir un gibier
pour le chien en chasse

 

Traverser le pré
dans la lumière du matin
c’est faire provision de vie.

04/08/24

 

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