Vigie, octobre 2024

 

Dans le brouillard

 

 

Dans le brouillard qui stagne ce matin sur la piste de Prodin on ne voit qu’elles, ces petites toiles tendues en hamac. Si on regarde bien on voit l’araignée embusquée en lisière de son piège, quelquefois au milieu, minuscule, patiente. Il y en a partout, dans les menthes sauvages qui poussent près de la source, tout au long des ornières, accrochées aux gentianes, aux ronces. Voici aussi, étalé sur une grande feuille trempée, dentelée, en forme de cœur, un faucheux qui attend sa proie ou sa fin. De petits scarabées traversent très lentement la piste détrempée. Les chiens flairent longuement l’endroit où les chasseurs  ont jeté le gibier. Un coup de feu éclate au loin, très assourdi, le torrent gronde fort, qui ronge les berges et met à nu les racines saignantes.

Je remonte jusqu’au carrefour du loup, dont Rimski renifle négligemment la fiente sans manifester de véritable intérêt. Je ne pourrai manifestement pas compter sur les chiens pour repérer d’autres traces…

23/10/24

 

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