Vigie, février 2025

 

Brouillard givrant

 

 

Le brouillard en fines volutes blanchit les prés et saupoudre d’une très fine couche de blanc les branches les plus fines des arbres. La terre est dure de nouveau. Même les vieilles calebasses abandonnées des vesses de loup s’en trouvent embellies. On sent pourtant qu’il suffirait, qu’il suffira d’un rien pour que cette beauté hivernale s’efface, que les prés reverdissent, que la terre s’assouplisse, ce que semble annoncer obstinément le roucoulement monotone d’un pigeon colombin.

On marche en lisière sur le fil de cet entre-deux irréel, quand soudain surgit un brocard en velours que je ne connais pas : ses bois eux-mêmes semblent couverts de givre, et l’animal statufié nous regarde passer en silence.

04/02/25

 

Ce contenu a été publié dans 2025. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.