Vigie, février 2025

 

Waiting for the miracle to come

 

 

La grande rumeur continue du torrent en contrebas emporte les cris intermittents d’enfants invisibles qui jouent quelque part dans un creux, entre les ombres, emporte les trilles des mésanges, l’appel de la buse, le tambourinage du pic. Le soir tombe, la lumière ternit et soudain il fait froid. Rimski se juche sur le tronc mort qui me sert de banc et pose sa patte sur mon épaule. Nouchka mastique un bout de bois à mes pieds. On s’enfonce dans l’instant pour ne pas en voir davantage, ne voir plus que la terre sombre retournée par les sangliers, les souches éventrées, la mousse qui prend toute la lumière. Deux chevreuils fuient entre les troncs. Dans le terrier les blaireaux attendent le crépuscule comme j’attends, moi, un miracle : avec confiance, impatience ou résignation.

Aucun miracle cependant ne se profile à l’horizon.

À l’horizon c’est la peur, c’est la mort, c’est la guerre qui se rapproche.

15/02/25

 

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