La salle en mars

 

PÈRES ET FILS

 

« Papa… Papa… Papi… »

Toutes ces voix d’enfants disparus qui appellent des pères et des grands-pères eux-mêmes disparus résonnent encore en vain, tellement tristes.

Mon fils, son père et mon père, et son grand-père aussi glissent doucement vers l’oubli, et je me retrouve seul dans cette salle à pleurer bêtement, à appeler à mon tour comme ce tout petit enfant que je ne suis plus, comme tous ces petits enfants qui ne sont plus.

Ce n’est pas un drame !

C’est ainsi !

Cruel, mouvant, mourant !

On n’écrit pas pour se consoler mais pour tenter d’apprendre à vivre et mourir, à voir les choses telles qu’elles sont, à briser doucement cette carapace qui sera de toute façon brisée. On n’enlève rien à la tristesse mais on lui tend la main.

 

 

8 mars 2010, en corrigeant des textes autobiographiques de Troisième.

 

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