Octobre à Barcelone

L’AUBE SUR LE MUR DE BRIQUES

 aube

L’aube sur le mur de brique, les rouges sombres et le fouillis décrépit de cette cour intérieure me rappellent Venise. Pas un nuage dans le ciel blanc. Rumeur profonde comme une mer, un souffle de mer − sans doute celui auquel elle aspirait, qu’elle est partie rejoindre.

Dans les rêves cette nuit elle était un guide bienveillant. Elle montrait le chemin pour prendre le bon bus, le bon métro. Sauf peut-être, un moment, cette sensation d’être tiré par le pied qui m’a réveillé en sursaut, la nuit a été assez continûment baignée par cette bienveillance maternelle et marine, des images de ports, de bateaux, de méduses ondulant dans l’eau verte et d’hippocampes jaunes.

Je m’attarde au balcon et j’observe le va-et-vient des voisins derrière leurs vitres ouvertes, leurs voilages, l’amoncellement des plantes grasses ou grimpantes de cette falaise tropicale. Les climatiseurs ronflent. On arbore ici ou là le drapeau catalan et les slogans en faveur du référendum annulé…

Comme souvent en voyage tous les lieux se mélangent et cette cour renvoie aussi au dernier appartement loué à Paris, à ce dernier voyage, autant qu’à la douceur et au grand calme de Madère. On retrouve ici la douceur de Madère (on pourrait, si c’était possible, la retrouver).

 

21 octobre 2014

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