La beauté vue de loin (Camargue, avril 2012)

 

Écrire en marchant

 

 

Dernière marche sur le chemin clair, peu de temps avant le départ. Je pense à un poème qui ouvrirait le deuxième chapitre de la troisième partie de L’éloignement et s’intitulerait « D’où tu viens ?». Il évoquerait la naissance de Léo, et reprendrait brièvement les éléments de l’histoire familiale qu’on évoquait hier soir : la fuite hors d’Espagne des grands-parents de Nathalie, l’orgueil qui fait nier la catastrophe, l’histoire de ma mère, cette souffrance, cette violence, cette vie de combat de ma propre grand-mère − sans entrer dans les détails. Ce serait le cœur de la deuxième partie, consacrée à des évocations de naissances qui répondent à la partie centrale qui évoquait des morts – les deux se rejoignant dans le dernier chapitre, avec notamment le passage sur le mythe de Cronos et Ouranos.

Je suis arrivé au bout du chemin de gauche et me heurte à une barrière fermée, avec les taureaux derrière qui se sont levés et me regardent. La chienne flaire les traces. Grand soleil, pas un seul nuage, très belle lumière qu’on pourrait croire déjà d’un matin d’été s’il n’y avait ce vent froid.

Voici donc la fin du séjour, le chemin du retour sur lequel on n’avance qu’à petits pas. On s’est retrouvés tous ensemble dans ce mas qui a rappelé à ma mère bien des souvenirs. Ce fut encore une belle semaine.

Maintenant je me lance et écris en marchant : « D’où tu viens ? »…

14 avril 2012

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