La beauté vue de loin (Camargue, avril 2012)

 

La mer en avril

 

 

 

Le bruit de l’avion qui s’en va se mêle à celui des vagues. Je parle mais on n’entend pas du tout ma voix. Seulement les vagues et l’avion, puis seulement les vagues.

La mer s’est retirée. Léo court sur la plage absolument vide que balaye le vent. On mélange nos empreintes à celles des goélands. On mêle dans l’eau des flaques nos silhouettes. On zigzague, comme étourdis par la lumière. À gauche voici le Rhône, et à droite la mer. Immensité. À l’horizon un hélicoptère reste immobile dans le ciel, suspendu comme une menace.

Léo joue avec la mer, fait des va-et-vient en s’enfonçant à chaque fois un peu plus dans l’eau qui vient lécher avec fracas le sable. On dirait un tout petit insecte qui s’amuse à narguer la gueule d’une bête gigantesque. Il joue à perdre, il enterre son jouet dans le sable juste à l’endroit où l’eau arrive, le déterre au dernier moment, pleure quand il pense l’avoir perdu, puis quand il l’a retrouvé joue à nouveau à le perdre…

 

13 avril 2012

 

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