Route, janvier 2014

 

QUE FAIRE DE CET HIVER ?

 

Neuf heures quarante, quatre degrés. Que faire de cet hiver décidément si printanier ? Il est trop tôt pour s’en réjouir. On n’a pas assez fait l’épreuve de l’hiver pour cela. « Si le grand givre n’a pas mordu les branches, comment les fleurs du cerisier peuvent-elles être odorantes ? » Sans doute il faut se laisser aller aux avantages indubitables d’une telle douceur. La route dégagée, les frais de chauffage qui seront cette année sans doute moins élevés, etc. On sent néanmoins sourdre une sorte d’inquiétude liée à cette question : et si les choses en restaient là, si l’hiver ne venait pas, si l’hiver ne venait plus ? La peur du dérèglement climatique rôde sur cela. Cela qui n’est peut-être, après tout, qu’une manifestation comme une autre de notre difficulté à se laisser aller…

Laisse-toi donc aller à l’insouciance de la route. Laisse venir la douceur comme tu aurais laissé venir le froid (qui, d’ailleurs, peut toujours arriver à l’improviste, et de quoi auras-tu l’air alors avec tes histoires de janvier trop printanier ?).

Ce matin de janvier, seules les corneilles arpentent le pré aux cerfs. Freinant dans les rues du village, je me souviens de ce chien que j’avais percuté autrefois, dans la cohue d’un grand carrefour, sous la pluie battante d’une averse tropicale… (Toujours cette grande évidence de l’accident. Me revient alors en tête le visage d’A., dont le père est mort d’un AVC deux jours avant Noël, ainsi que de M., dont la mère est morte le 31 décembre. Je suppose qu’on reste hébété, incapable de comprendre, et comme indifférent, une fois passées les premières larmes?)

Jeudi 9 janvier

 

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