Vigie, avril 2013

LE RYTHME LENT DE LA PLUME

 

Le rythme lent
de la plume
et des clameurs
épouse avec douceur
les courbes du moment
les tremblements de l’heure
en lesquels les voix humaines
ont leur place —
voix des anciens
qui parlent du passé
avec l’accent savoyard
voix des enfants
qui parlent du présent
en piaillements d’oiseaux
voix mêlées
en la même rumeur
en le même
rythme lent
qui fait très doucement
tourner l’heure et
osciller le grand parasol orange
qu’on nomme « coquelicot » et
carillonner les cloches
s’égosiller les pinsons
pour suivre ce rythme-là
pour s’y accorder
pour que le chant vienne
il faut (il vaut bien mieux)
s’arrêter
rester assis à la table du jardin et
laisser venir
la quiétude
grave
le vent du soir à la
bienfaisante tiédeur
les ondulations des nuages
éblouissants et
laisser venir
laisser monter
laisser passer
laisser mourir laisser renaître
la douceur
les clameurs
le rythme lent.

15 avril 2013

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