Vigie, mars 2012

 

  

DE TRÈS LOIN

 

La pluie crépite enfin à la fenêtre de toit et brouille la silhouette du poirier. La terre respire. Le couple de pies s’affaire pour installer son nid juste en face de la maison — on espère qu’ils s’y plairont et qu’on pourra guetter l’arrivée des petits.

La pluie redouble, belles rumeurs apaisantes.

Mon père, en bas, place les premières plaques du plafond de l’entrée.

Ma mère et Nathalie plient du linge.

Clément attend que le sol sèche, Léo regarde un « C’est pas sorcier ».

Au téléphone la voix essoufflée de ma grand-mère qui n’en peut plus, qui demande quand cela va s’arrêter, qui souffre.

Soudain il neige.

Tout cela, je le vois et je l’entends de très loin.

 

18 mars 2012

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