Vigie, août 2009

 

 

  

UN RÊVE

 

 

« Quand le processus final s’enclenche… la grande dissolution… tu te rends compte que tu vas tout perdre à la fois, dans la panique et la douleur… et que tu n’es pas prêt… parce que tu n’as pas fait ce qu’il fallait… » 

Je note sous la dictée ces mots entendus entre deux suffocations. 

J’ouvre les volets. Cette île à la fenêtre, je la reconnais bien : j’y suis souvent venu en rêve. L’air ce matin est opaque, le ciel jaune. Est-ce que c’est encore de l’air qu’on respire ? Panique. Je comprends qu’il faut fuir. J’emporte avec moi, geste dérisoire, le stylo Mont-Blanc ainsi que le carnet. Je croise Éliton et lui demande son avis : cet air jaune, est-ce que c’est encore de l’air ? Puis tu arrives au volant d’une voiture noire. Tu rates un rond-point. La voiture s’écrase comme une brique de lait sous un coup de talon. Ton corps sanglant gît sur le sol. Je veux appeler mais je suis aphone. C’est à ce moment que j’entends très distinctement ces paroles : « Quand le processus final s’enclenche… la grande dissolution… tu te rends compte que tu vas tout perdre à la fois, dans la panique et la douleur… et que tu n’es pas prêt… parce que tu n’as pas fait ce qu’il fallait… »

 

17 août 2009

 

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