Vigie, septembre 2011

 

 

 

L’HORIZON

 

 

Quand je regarde autour de moi je ne vois que douceur, lumière, harmonie. C’est aujourd’hui le premier jour à la maison avec Clément, qui s’est endormi. Les jeux, les rires, les babillages d’un bébé heureux, c’est à vous faire douter du caractère insatisfaisant du samsara ! Léo, tout à l’heure, rentrera de l’école. Sans doute demandera-t-il, comme hier, à écrire tous les mots qui lui viennent en tête, fier de ses fulgurants progrès… Nathalie nous rejoindra, encore toute étonnée de cette chance inattendue qui l’a propulsée en maternelle à La Rochette (un jour ce sera la routine et on oubliera cet étonnement-là).
Moi j’aurai savouré je crois chaque instant de la journée. Cuisiné. Travaillé. Pensé à mes classes et au premier cours sur « Le chant du sang » de Vasca. Pensé au passé et scruté l’avenir.

Quand je regarde l’horizon je ne vois rien de bon. Les maladies de ma mère et de ma grand-mère progressent inéluctablement. Tous les fils de nos interdépendances économiques et étatiques, peu à peu ou brutalement, cèdent. On entend les craquements. Comment croire que la glace tiendra ? Comment croire que la glace ne tiendra pas ? À mesure tout semble de plus en plus fragile, de plus en plus incertain, de plus en plus inquiétant.

Nous avons de beaux jours.

Nous aurons eu de beaux jours…

 

4 septembre 2011

 

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