VACANCES
Le temps ce mois-ci demeure étonnamment lumineux. Clément joue dans le bureau, s’exclame devant les drapeaux qui le fascinent (« apo ! apo ! »), s’empare d’un livre, se montre très intrigué par le bruit de l’imprimante, tape sur tous les instruments de musique…
C’est le premier jour de vacances. À la fenêtre de toit les rares feuilles du poirier ont viré au marron terne.
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Les enfants toussent. Une mouche en bourdonnant se heurte à la vitre.
Silence. Douceur d’avoir été là, à rôder au bord des incertitudes, à s’affairer parmi toutes ces choses si importantes : une lettre à écrire, des mots en pagaille, confusion, effusions – et puis les livres à lire, Marina Tsvétaïeva, Paul Celan, Tranströmer, ou La voie du tao…
Mon père tousse à son tour : tous malades !
C’est, pour ma mère, la première semaine de chimio. Ma grand-mère quant à elle ne quitte plus la bouteille d’oxygène.
Avoir été, être là, vraiment là, absent et présent, relié à rien, et pour rien : quelle bizarrerie…
Le Villard et Les Vellats, 22 et 28 octobre 2011