Vigie, juin 2016

 

 

 

PREMIERS GRONDEMENTS

 

Vigiejuin2016grondements

 

Premiers grondements des premiers orages d’été. Premiers éclairs à l’horizon qui noircit. Ouvrir la fenêtre est un supplice : l’air saturé du parfum âcre des hautes herbes prend à la gorge. Je pleure. J’ai la voix cassée. Je me calfeutre – l’été, bien plus que l’hiver, est ma saison d’hibernation.

Ainsi calfeutré je tends quand même l’oreille, dans l’impatience de la pluie qui viendra sans doute s’abattre sur les champs. Je poursuis l’écriture de La route ordinaire. La chatte Onça, comme tous les jours, se blottit sur mes genoux et ronronne interminablement. L’orage gronde.

Bien-être léger et plus profond malaise s’équilibrent dans cette bulle précaire de quiétude confortable.

La pluie commence à crépiter.

Et puis, tu rentres de ta danse et c’est plus revigorant que l’averse, plus apaisant que l’automne, et je respire mieux.

 

7 juin 2016

 

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