Vigie, mai 2017

 

 

 

JOURNAL D’UNE PLANTE CARNIVORE

 

Vigiemai2017 03 

 

Je commence la rédaction de ce texte bizarre, violent, saignant, peut-être salvateur, dont la rédaction aussitôt m’est une bouffée d’air frais. Voici même que j’accueille les beaux jours – qui ne dureront guère – avec légèreté ; pour un peu comme Onça je me roulerais au soleil sans ombre de la terrasse.

M’étonne une fois de plus cette capacité qu’on a de ressentir, alors même qu’on est en train de s’enliser dans la tristesse la plus poisseuse, les petits coups de vent de la joie, jamais si loin finalement – et l’on y croit, on croit que le malheur, peu importe ici la façon dont il se manifeste, était un mauvais rêve dont un rien suffit à vous arracher ; après quoi, systole, diastole, ordinaire mouvement de ressac intérieur, c’est la réalité du malheur qui plonge dans la stupeur et l’incrédulité : alors, c’est vraiment vrai, vraiment malade, ou vraiment seul, ou vraiment ceci, ou vraiment cela ?

(Cela dit rien n’est si grave tant qu’on s’étonne, tant qu’on attend, tant qu’on espère, tant qu’on agit, tant qu’on écrit.)

 

15 mai 2017

 

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