Vigie, mai 2017

 

 

 

EN CE JARDIN

 

Vigiemai2017 06

 

La paix en ce jardin qui semble à l’abandon – la paix, la douceur malgré tout, la lenteur auxquelles on s’abandonne.

 

Fauché un moment les plus hautes herbes pour au moins dégager un passage jusqu’au hamac, suivi par la chienne trop heureuse de cette humaine compagnie ; fauché nonchalamment, pour le plaisir d’un effort modéré plus que par conviction ou même vraie nécessité – puis me suis allongé dans ce hamac de Guyane où j’ai naguère (et cela semble bien étrange) passé tant d’heure à lire, rêvasser, dormir.

 

Brise tiède, clameurs et vibrations d’insectes, pépiements d’un pinson quelque part dans le saule. Côté bois un rouge-queue peine à faire démarrer son moteur.

 

La paix en ce jardin ensauvagé, et tous ces appels qui ne me sont pas destinés mais que je reçois et répercute comme je peux.

 

Puis voici Nathalie en robe blanche qui veut « voir l’étendue du désastre » – id est la progression des ronces, l’invasion des noisetiers, les herbes hautes où pullulent les tiques. Clément suit, qui comme un gros chat bondit dans le hamac et s’exclame avec un air de reproche : « Ben t’as pas encore fini ton carnet gris ? Ça fait longtemps, pourtant ! ».

 

22 mai 2017

 

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