L’imprévisibilité

Cela fait une semaine que la pluie s’abat sur le petit rectangle de terre dénudée dans lequel (après bien des années de tergiversations pendant lesquelles on parlait de faire un jardin sans jamais s’y mettre) ont enfin été plantées quelques tomates, quelques fleurs, quelques salades, concombres, patates et haricots et, dans un autre rectangle de terre mêlée d’un peu de compost et séparé du jardin principal car les courges sont censées devenir vite envahissantes, les jeunes pousses issues de graines laissées dans un tiroir depuis au moins cinq ans, qu’on avait fait germer en avril, et dont je constate avec déception qu’elles n’ont presque pas grandi.
Ouvrant le composteur pour y déposer les épluchures de la semaine, j’ai par contre la surprise de trouver à l’intérieur une vraie petite forêt de jeunes plants : ce sont les graines qui n’avaient pas germé et que j’avais jetées parce que je les pensais perdues…
On pourrait sans doute tirer de cette petite histoire beaucoup d’enseignements moraux – et peut-être au moins celui-ci : on prépare le terrain pendant des années, c’est ce qu’il faut faire, mais il reste dieu merci une part d’imprévisibilité souveraine, devant laquelle il convient de s’incliner !


