Vigie, août 2023

 

Canicule tardive

 

 

Un dôme de chaleur s’est abattu sur le pays, provoquant une canicule tardive exceptionnelle (même si on a bien compris que ce genre de circonstances exceptionnelles est appelé à devenir habituel). Cela génère une saison qui n’est plus ni l’été ni l’automne. Tous les signes sont là qui montrent que nous sommes au premier mouvement de l’automne, hormis les champignons : les jours plus courts, la lumière qui change, une certaine tension qui s’installe – mais on voit bien que tout est en train de sécher sur place, les feuilles se racornissent, la terre est poussiéreuse, j’ai vu des noix qui ressemblaient à des figues séchées.

Embusqué sous la terrasse dans ce que j’appelle mon « bureau d’été », j’avance vite dans l’écriture de ce livre dont je ne sais plus très bien s’il est nouveau ou ancien, passant et repassant en boucle un disque de koto. Pendant ce temps, les voisins sont occupés aux travaux de leur maison, joyeux bazar synonyme d’entraide et d’aventure qui commence. Nathalie range les affaires du garage. Je me replonge dans les lettres de Josette, qui font renaître dans ma tête tout un monde disparu, si présent, corrigeant au passage quelques tromperies de la mémoire puisque j’apprends que le landau qui avait servi à transporter mes livres au chalet avait été acheté pendant mon séjour et donc utilisé seulement pour le retour et non l’aller, ainsi que je le croyais et que je l’ai écrit (ce que je maintiendrai). Ces lettres me rappellent une richesse d’échanges qui ravive la nostalgie.

Au bord du Gelon les balsamines sont maintenant toutes-puissantes et leur odeur est à se pâmer. À sept heures en fond de combe il fait encore bien frais. Je fais, avec Rimski, des réserves de fraîcheur pour la journée.

20/08/23

 

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