LE GRAND FROID (2)
Ce matin de janvier
Théo joue de la trompe tibétaine
et fait venir fait frémir
les esprits du Grand Froid en la salle
qui se fissure
comme coquille d’escargot fêlée.
Ce matin de janvier
la buée sur les vitres laisse paraître
un dessin naïf.
Odeur de fumée et de froid
feu lointain
qui ne réchauffe pas.
Théo supplie
Emma crie « mais tais-toi ! »
à qui ? à moi ? au froid ?
(et c’est vrai qu’il gémit…)
Au loin la lumière
rallume les Bauges
lumière lointaine
qui ne chauffe rien.
Cincle je plonge
avec quelle joie
dans l’eau glacée du Bréda !
Corneille je creuse
la neige avec mes ailes
et laisse mes traces.
Mésange boréale je babille
ma petite chanson aigüe :
hommage au grand gel !
Devant le collège
elle arrive à pas prudent
la migration des manchots.
Quatre palmipèdes
jouent les funambules
sur le porte-vélos givré.
Une cheminée fume
cris assourdis, crissements
le froid dans la salle.
10 janvier 2017