Vigie, mai 2013

 

L’ORAGE

 

 

Les lourdes gouttes

les grondements les éclairs et

cette rumeur qui enfle dans les voiles des arbres

fait trembler les jeunes feuilles

arrache les fleurs des cerisiers

les lourdes gouttes de l’orage printanier

la route incandescente

l’éblouissement des crêtes

les éclairs, les grondements

cette secousse qui

parcourt la montagne, les bêtes et l’homme

pareillement pris dans l’orage

qui lave tout

balaie les doutes

secoue les ankyloses

rappelle, réveille et ruisselle.

 

Les enfants ont déserté le jardin et regardent à la fenêtre l’orage de mai :

les lourdes gouttes, les éclairs.

 

Hommes et bêtes sont rentrés dans leurs abris et regardent

chacun ramené à sa juste échelle

chacun grillon au bord de sa tutte

chacun minuscule.

 

Toute petite sphère résonnante

tard venue, tôt en allée

toute petite goutte bientôt bue

tu te rassembles et te laisses aller

à ruisseler.

 

Les lourdes gouttes en travers

accueillies paumes ouvertes

par les arbres et la terre.

 

Tourne le cycle de cette eau

venue qui sait peut-être d’une

très vieille pluie de comètes

et tout cela depuis tourne

et vous trempe

et vous donne le tournis.

 

2 mai  2013

 

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