L’ORAGE
Les lourdes gouttes
les grondements les éclairs et
cette rumeur qui enfle dans les voiles des arbres
fait trembler les jeunes feuilles
arrache les fleurs des cerisiers
les lourdes gouttes de l’orage printanier
la route incandescente
l’éblouissement des crêtes
les éclairs, les grondements
cette secousse qui
parcourt la montagne, les bêtes et l’homme
pareillement pris dans l’orage
qui lave tout
balaie les doutes
secoue les ankyloses
rappelle, réveille et ruisselle.
Les enfants ont déserté le jardin et regardent à la fenêtre l’orage de mai :
les lourdes gouttes, les éclairs.
Hommes et bêtes sont rentrés dans leurs abris et regardent
chacun ramené à sa juste échelle
chacun grillon au bord de sa tutte
chacun minuscule.
Toute petite sphère résonnante
tard venue, tôt en allée
toute petite goutte bientôt bue
tu te rassembles et te laisses aller
à ruisseler.
Les lourdes gouttes en travers
accueillies paumes ouvertes
par les arbres et la terre.
Tourne le cycle de cette eau
venue qui sait peut-être d’une
très vieille pluie de comètes
et tout cela depuis tourne
et vous trempe
et vous donne le tournis.
2 mai 2013