Vigie, mai 2013

 


LA GRÊLE

 

Violent orage. Averse de grêle qui fouette en biais. Vacarme. Bouleaux pliés. Le plancher vibre. La maison ballottée.

Rêvé cette nuit que je rendais visite à ma grand-mère encore en vie (dix ans plus tard je fais un rêve presque identique). Elle habite la Cité Bougerolle, des barres d’immeubles gris entre lesquelles je me perds. Elle est seule, paniquée, angoissée, a oublié que mon grand-père est mort, et je revois son air affolé, incrédule, soupçonneux, lorsque je le lui rappelle. Ce n’est qu’à cet instant que je comprends qu’elle est « retombée en enfance », qu’elle est une toute petite enfant de trois ou quatre ans. Je la serre dans mes bras, tente de la rassurer comme on le fait avec un enfant. Son regard flou, un peu hagard. Ses larmes, sa voix fluette, son air boudeur.

C’est ainsi que s’ouvre ce carnet nouveau : sur une tempête et un cauchemar. On peut toujours y lire la confirmation de la venue d’un printemps chaotique, d’un temps instable. Les renaissances ont de la grêle dans les feuillages.

3 mai 2013

 

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