Vigie, mai 2013

 

LE SOMMEIL DE MON ENFANT

 

Plein soleil — mais on annonce le retour de la pluie —, et contemplation du jardin dans les yeux de Clément. Neige neuve sur ces crêtes où on ne marchera pas de sitôt.

Léo raconte. « Tu sais, papa, la nuit je ne dors que d’un œil, surtout quand je suis un peu malade comme en ce moment. Je me souviens il y a très longtemps, l’été dernier — en fait, ce n’était pas il y a si longtemps — que je tardais à m’endormir à cause de la lumière du soir qui passait à travers les fentes des volets. J’avais l’impression de ne m’être assoupi qu’un très court moment lorsque j’ouvrais les yeux et voyais encore la lumière, mais toute la nuit s’était écoulée, et c’était déjà la lumière du jour ! »

En somme, même si le ton était très proustien, tout le contraire de Proust. Mais l’analyse des fluctuations temporelles du sommeil dans la bouche d’un enfant de six ans et demi avait quelque chose de touchant.

Puis les enfants jouent dans le jardin, surveillés par le grand sapin et la montagne.

27 mai 2013

 

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