ENCORE UN SALUT AUX CERFS
Les derniers soubresauts du corps mort l’hiver sont spectaculaires. Voici la mare aux grenouilles rousses, prise dans la glace, recouverte de neige. La route à nouveau blanche. La bise s’est relevée et tranche dans le vif du printemps. Le souffle froid. La descente lente. Une sorte de glissade fatiguée. Un ciel de neige. Le grésil. On ne voit plus les primevères. Un moment de repli. Le froid se plie, se déploie, fait poids, fait ployer. Puis je regarde longuement passer une file de biches et de jeunes cerfs. Je coupe la colonne des cerfs, qui n’osaient plus passer. Je regarde la tête de ce bel animal qui dépasse à main droite et qui me considère avec méfiance. Dès que j’aurai disparu il bondira à son tour à la suite.
Merci au froid, à la neige de mars, merci à ce sursaut de l’hiver qui m’a ainsi permis de saluer ce matin encore les cerfs.
22 mars 2013