Route, mars 2013

 

 

 

LA ROUTE DÉBUT MARS

 

Revenons à la route, qui est ce matin bien dégagée. Pas de verglas, juste la glace accumulée le long du hangar. Ciel de plus en plus clair, versant sud de la vallée de plus en plus dégagé. Les champs prennent une couleur paille tout juste taché de blanc.  Déjà on pense à la fin de l’hiver. Le printemps arrive. L’agitation des bêtes, les premiers chants d’oiseaux le disent assez. Hier Éole, le Bouvier bernois d’Odile qui est, disons, comme un très gros coup de vent, s’est enfui. Les chevreuils laissent leurs traces partout autour de la maison. L’hiver? Bientôt plus que de fins filets de fumée pâlissant au-dessus des dernières cheminées encore allumées. On aura échappé à l’accident. On ne déplore que quelques blessés légers, quelques arbres abattus, et une disparue. Cet hiver aura été le plus souvent marqué par la crispation, la prose plus que le poème. On n’aura pas su, pas pu se dénuder vraiment à la mesure de l’hiver. Bon an, mal an, on a quand même accompagné le mouvement. Les tournants. Les détours. 

 

Bouleaux pliés 

en forme d’arcs

fin d’hiver.

 

Un garçon traverse

tenant ferme la laisse

du berger allemand.

 

Les collégiens 

dans la brume légère

attendant leur bus.

 

Pourquoi la lumière des lampes

vue depuis la route encore sombre

émeut-elle tant ?

 

 

1er mars 2013

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