Route, mars 2013

 

 

SOUBRESAUTS DE L’HIVER

 

 

Les derniers soubresauts du corps mort l’hiver. Spectaculaires. La mare aux grenouilles rousses, prise dans la glace, recouverte de neige. La route à nouveau blanche. La bise s’est relevée et tranche dans le vif du printemps. Le souffle froid. La descente lente. Une sorte de glissade fatiguée. Un ciel de neige. Le grésil. On ne voit plus les primevères. Un moment de repli. Le froid se plie, se déploie, fait poids, fait ployer. Je regarde passer une file de cervidés, aux passages aux cerfs : ce sont visiblement des femelles et de jeunes mâles. J’ai coupé la colonne des cerfs, qui n’osent plus passer. Je regarde la tête de ce jeune cerf qui dépasse à main droite et qui me considère avec méfiance. Dès que j’aurai disparu il bondira à son tour à la suite. 

Merci au froid, à la neige de mars, merci à ce sursaut de l’hiver qui m’a ainsi permis de saluer ce matin encore les cerfs.

Un faucon crécerelle qu’on imagine transi sur le fil électrique, silhouette colorée dans ce paysage terne. Une corneille, un merle.

 

13 mars 2013

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