DES ROUTES SOUS LA PLUIE
Des routes sous la pluie. Des enfants qui grandissent et qu’on laisse, oui qui nous laissent. Des averses. Des bancs de brume qu’on regarde s’accrocher ou passer sans rien y comprendre. Des virages qui frôlent le chaos. Des paysages sombres où reluisent les fleurs. Des grues qui construisent quand même, et des maçons au travail. Des éclaircies entre deux pans de noir. Des sorties de route quand l’attention s’égare au bout d’un long silence. Des sorties de route quand le hasard s’en mêle. Derrière l’illusion du segment, la même route qu’on parcourt et qui n’a ni commencement, ni fin. La route toute luisante de pluie, née des nuages et qui y retourne — au plus loin du travail, de la maison, la route la plus longue. Très haut à l’horizon, dans le prolongement d’une vallée étroite couverte de forêt, la barre blanche de la montagne surmontée d’une lueur blanche et d’une autre barre gris bleu. Des routes passent par là.
6 mai 2013