Vigie, janvier 2012

 

 

 

L’ALARME

 

L’alarme! Une sonnerie stridente, affreuse. C’est Clément qui a compris comment faire fonctionner la sonnerie du gros réveil de mon bureau, qui le ravit.

Pendant que la pluie crépite (on annonce la neige pour la nuit) il désigne le plafond et répète: les drapeaux, les drapeaux !

Soyons vigilant, l’après-midi commence. Il ne s’agit pas de s’amollir, de retomber dans la crevasse de la nonchalance, de la fatigue, de la peur ou de la crispation stérile. La neige est molle, il faut être prudent.

 

*

 

J’écris pendant que mon enfant dort. La pluie peu à peu se transforme en neige fondue, la montagne reste invisible et la cime nue du poirier toute brouillée. Rumeur de l’hiver. L’averse retentit, la scène ralentit, les voitures sur la route en contrebas aussi avancent au ralenti. J’écris lentement, sans contact, d’une voix blanche, face à la pente, protégé, exposé. Je refais le voyage de la Guyane, mais ce n’est pas de la Guyane que je parle : c’est du voyage que je fais maintenant, pas à pas, en écrivant. J’ai à écrire ce récit de Guyane, c’est vrai: je ne pourrai écrire librement qu’à ce prix ; mais je suis déjà libre, tant ces images apparemment lointaines ne sont qu’un prétexte pour écrire.

Suffit. Je continue.

20 janvier 2012

 

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