Vigie, février 2012

 

  

CAUCHEMAR

 

Temps toujours glacial et neige. Même les rêves ne mettent pas à l’abri des accidents. Cette nuit vers quatre heures, celui-ci m’a réveillé violemment.

Je roule dans une voiture conduite par mon père, ma mère à l’avant sur le siège du passager. Nous longeons les berges fleuries d’un lac qui est peut-être celui du Bourget. Il fait beau. Soudain mon père rate un petit virage, ou bien simplement veut se garer trop près du bord et, très doucement, la voiture glisse dans l’eau. On ne s’affole pas, c’est à la fois cocasse et contrariant. Mais l’eau est profonde et la voiture va couler. Par la fenêtre ouverte ma mère inspire calmement une grande bouffée d’air. Je fais de même, et me retrouve sous l’eau. Il est impossible alors de passer par la fenêtre, trop étroite, et d’ouvrir les portières bloquées par la pression de l’eau. J’étouffe. Je comprends que nous allons être noyés. La lenteur, la simplicité, la banalité de l’accident sidèrent. Je n’étais pas du tout prêt à cela ! Tout était si tranquille, l’instant d’avant… J’étouffe.

Comme le rêve ne permet pas d’en savoir davantage je me réveille en sursaut, mal à l’aise, avec le sentiment d’abandonner deux noyés dans le fond du cauchemar et de m’en sortir à trop bon compte. Les fantômes me pressent de revenir les chercher. Tout le reste de la nuit les fantômes m’oppressent.

 

 12 février 2012

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