Vigie, juin 2008

 

 

 

FRAGMENTS (1)

 

 

La maison flotte dans le brouillard, et c’est tout juste si on aperçoit encore le toit de la grange et la silhouette des épicéas. Cela n’empêche pas la pluie de continuer à tomber, et parfois une mésange de risquer quelques trilles trempés. Je regarde les reflets sur la terrasse transformée en piscine — ce ciel, ce paysage blanc — la pièce silencieuse. Je me réjouis de la présence de ce grand buffet en poirier ramené de Beauvoir, sans lequel la pièce serait moins belle. Ce sera une nouvelle soirée de solitude pluvieuse et sereine.

 

 

*

 

 

Le pire éloignement peut être celui de retour, auquel on ne s’attendait pas. Il est irréversible et prépare au tout dernier, à l’ultime adieu, au baisser de rideau final.

 

Pluie, brouillard, froidure encore et toujours, interminablement. Les escargots et les limaces glissent dans une béatitude humide, tandis qu’on se recroqueville sous les couvertures.

 

6 et 9 juin 2008

 

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