Vigie, octobre 2009

 

 

 

LES FENÊTRES

 

 

L’automne avance, fonce, défile et pâlit à vue d’œil, gagnant un peu plus de terrain à chaque averse, chaque bourrasque, chaque nuit.

À la maison on change les vieilles fenêtres aux croisillons usés et tout paraît plus net, plus clair, plus spacieux ; que n’est-il aussi simple de lever les voiles qui obscurcissent l’esprit !

Herbe verte, sol jonché de feuilles, drapeaux de prière pendant misérablement après l’averse, crêtes roussies.

L’enfant s’endort dans la grande douceur, la quiétude, la confiance de ce qui est sans doute son âge d’or.

Ici on tente de s’exercer à la vigilance, malgré la faiblesse, la paresse, la distraction. On s’efforce de ne plus s’efforcer, on flirte avec le lâcher prise. Parfois on se retrouve feuille pourrissant sur le sol ou drapeau défait ; parfois, geai qui traverse le ciel : ce n’est pas la même façon de disparaître, pas du tout !

 

7 octobre 2009

 

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