DERNIÈRES NOTES DE MA ROUTE ORDINAIRE
Pas de sommet à défier
pas de démons à affronter
ni grands combats ni épopée
sur ma route ordinaire
ni grande idée ni fulgurances
ni neige même ni verglas
décembre est doux à n’y pas croire
sur ma route ordinaire
un âne broute l’herbe cassante
les corneilles tiennent leur colloque
une buse dépèce sa proie
au bord de ma route ordinaire
on laisse au pourtour du regard
les silhouettes des chevreuils
les fumées l’usine les Bauges
le long de la route ordinaire
où j’aurai tant roulé en rond
roulé tourné soliloqué
par tous les temps sans me lasser
de ces paroles ordinaires
je ne reposerai jamais
dans cette image que j’aimais
du cimetière aux réverbères
au bout de ma route ordinaire
mais passée l’heure de ma dernière
heure me dissoudrai
en ces fumées dont j’aurai fait
fumées à moi, cendres jetées
en hommage à nos vies ordinaires.
16 décembre 2015