LES GLISSADES
La glissade
sur la plaque de verglas
mieux que le froid te réveille.
Tu glisses vers l’aval
vers la lumière et les champs blancs
que le soleil reverdira.
Bientôt la glace glisse à son tour
en plaques, en rigoles, en ruisseaux
sous le soleil nu de décembre.
L’hiver glisse lentement
avec ses retours de printemps
ses débâcles, ses accidents
(sur le bas-côté une voiture gît
qui a glissé, elle aussi).
Engoncé en lui-même
à l’intérieur de l’abribus
l’adolescent mornement glisse
dans une songerie sans objet.
Et glissent encore
les pinceaux blancs des fumées
et l’ocre jaune de l’aube
sur les crêtes rases.
4 décembre 2015