L’INDIFFÉRENCE
Parfois revient ce sentiment que c’est la première fois, le premier printemps. C’est à cause de cette bergeronnette qui sautille sur la route de la même couleur qu’elle ; à cause des travaux qui forcent à ralentir et du grand panneau jaune « convoi exceptionnel » ; à cause de l’homme au chien blanc qui traverse le pré d’un vert étourdissant.
Mais c’est un sentiment pas moins fragile que les fleurs des fruitiers bientôt jetées à terre et supplantées par les feuilles. L’indifférence ordinaire revient vite, qui fait comme un feuillage, qui nourrit aussi bien, qui cherche et qui capte quand même la lumière.
L’indifférence est un jeune feuillage.
7 avril 2016