Vigie, octobre 2013

 

LA PAIX AU RÉVEIL

 

Cette nuit encore je m’étais perdu en rêve dans une ville inconnue, dont certains éléments renvoyaient peut-être à la Grèce (la violence ouverte de bandes néonazies patrouillant dans les rues). J’étais nu, aussi mal à l’aise qu’on peut l’être, et je courais d’un lieu à un autre pour me cacher. Réfugié au fond d’un bar je me rendais compte qu’on m’avait dérobé mon portefeuille et que je n’avais aucun moyen pour quitter ce lieu. J’étais vraiment nu. Finalement j’arrivais à trouver la gare routière ou se pressaient de nombreux bus et certains panneaux rédigés dans une langue inconnue laissaient apparaître les mots : Savoie, Isère. Je ne savais quel bus prendre, et je n’avais pas d’argent… Un peu plus tard je réussissais à revenir jusqu’à ma table de travail, sur laquelle je m’évanouissais en tombant en arrière, renversant au passage le thé sur une Pléiade restée ouverte…

L’aube à présent a raboté les aspérités du rêve, tous ces détails qui le faisaient paraître vrai. Sur la montagne est posée une assiette de brume, en équilibre fragile comme tout instant de paix. J’ai été traversé à l’instant du réveil par un très bref instant de paix, le sentiment fugace d’une vieille innocence retrouvée, un très léger parfum venu d’une vieille vie ; sitôt senti, sitôt évanoui…

10 octobre 2013

 

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