Vigie, janvier 2010

 

 

 LA FIN

 

Quatre degrés en dessous de zéro, neige et brouillard au dehors ; au dedans le feu, le thé, la tendresse. Toujours ce jeu du chaud et froid, la vie même. 

Je pense à tous ces passants qui souffrent, aux larmes des gens, des élèves, des collègues de travail, de tous ces inconnus qu’on voit à la télévision, le temps d’un séisme, et qu’on oublie. Je pense à Dany Laferrière, qui l’a échappé belle.

Et je pense à mon grand-père qui en ce moment se débat dans les cauchemars de l’agonie. Un instant je suis ce petit garçon qui joue au ballon, et cet homme encore jeune et vaillant qui court dans la rue devant la maison aux briques rouges, c’est lui. C’était lui. Il n’est déjà plus qu’un souffle ténu qui se brise, s’interrompt, repart encore. Un squelette agité de soubresauts. C’est la fin. 

 

27 janvier 2010

 

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