Vigie, mars 2010

 

 

 

MUSIQUES 

 

La neige n’est pas venue: une simple averse, quelques bourrasques, histoire de raviver les parfums du printemps, puis le soleil est revenu. On s’affaire. Le rangement des vêtements de bébé, la correction des copies, le repas. On garde un œil sur Léo (course sur le plancher, une flèche wayana à la main) et sur la pluie (qui tombe, tombe, tombe interminablement). On écoute un concerto de Mozart qui s’accorde bien à la douceur de la pluie et en rehausse la monotonie. Parfois on décroche. Plus rien que la pluie qui tombe. Une sensation claire ni plaisante, ni déplaisante, mais encore assez vive.

Tombe la nuit. Éclairs au loin, grondement sourd. J’ouvre en grand la fenêtre de toit pour sentir la nuit et regarder les lueurs des villages. Parfois une voiture passe. Conversations silencieuses dans la maison sans rideau. L’appel de la hulotte. Le silence et la nuit.

Cette nuit Nathalie la redoute. Le bébé déforme son ventre, son dos la fait souffrir. Puisse l’accouchement se passer sans encombre ni douleurs insoutenables.

Dans la chambre d’en dessous Léo dort profondément, la tête pleine de musique — guitare, violon, tambour, sitar, accordéon…

 

26 mars 2010 

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