Vigie, mai 2009

 

 

 

SOUVENIRS ÉPARS

 

 

Matin très calme dans le balancement rouge et vert du hamac. Hier, treize ans après, on marchait dans les allées du Parc de la Tête d’Or. On se fabriquait de nouveaux souvenirs, comme ces photographies que l’on colle dans les albums. L’enfant sur le poney. L’enfant tombant dans le lac, son papi le sortant par la culotte. L’enfant jouant au toboggan ou regardant tourner le vieux manège sur lequel il ne veut pas monter. Le canal, le bateau. Instants précieux. Relu alors Quartier lointain à l’ombre du cerisier dont les rameaux dessinaient sur les pages leurs calligraphies incertaines.

 

*

 

Chanson monotone de la tourterelle. Une corneille croassait aussi. Papillon jaune dans la lumière. Journée d’insouciance en ce premier été de mai, puis l’insouciance cessait avec la nuit… 

 

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Une violente averse balaye la vallée, avec quelle vigueur, quelle jubilation peut-être. Tilleuls ébouriffés, ciel blanc barré, grondement du tonnerre, vibrations de l’orage. Le cœur s’en trouve étrangement rasséréné.

 

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Chaleur. Les papillons se cognent à la fenêtre. Le temps glisse. Bourdonnement au fond de la nuit. Silence papillonnant.

 

21, 22  et 26 mai 2009.

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