Vigie, mars 2019

 

 

 

Ciel couvert

 

 

Vigiemars2019cielcouvert

 

 

Ce matin de mars je voulais regarder vers le soleil, dans l’espoir que ses rayons rendent soudain visible la poussière safranée des premiers pollens dont peut-être se nourrissent les abeilles (et je les imaginais voltigeant dans la lumière en essaims affamés comme les étourneaux en été) – puisque, de fait, même si à mes yeux aveugles rien n’a encore vraiment commencé, les abeilles sont bel et bien de sortie et donc doivent trouver quelque part quelque chose à manger.

Je voulais me tourner vers le soleil en ce premier jour de mars où le printemps est un rêve dont on ressent par tous les pores de la peau l’imminente réalisation car, partant du postulat sans doute hasardeux qu’on peut ne pas refaire éternellement les mêmes erreurs, j’ai décidé cette fois d’écrire avec et non contre le printemps, en accueillant sans réserves sa lumière, sa vitalité.

J’espérais vraiment un nouveau bain de clarté excessive, comme tous ces derniers jours. Las ! Je n’ai trouvé à la fenêtre qu’un très beau ciel couvert, avec des vagues de gris bleuté, de l’écume à l’horizon, quelques embruns annonciateurs d’orage, et des bourrasques dans les lilas.

Cette énergie électrique, c’est aussi le printemps pourtant ; on peut en faire son miel.

 

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