Vigie, mars 2019

 

 

Printemps silencieux

 

 

Vigiemars2019printempsilencieux

 

 

Les mots que l’on écrit sont comme des oiseaux

empaillés, leurs couleurs ont terni, leurs cris

ne résonnent plus que dans la tête

de celui qui les lit

leur posture arrêtée ne fait plus

qu’imiter la vie, mais ce n’est de la vie

qu’un écho, un rappel, ce pourquoi

quelquefois on se tait. Pourtant

les mots que l’on retient sont comme des oiseaux

encagés, et voici que l’écrit

comme dans la chanson de Prévert

efface les barreaux de la cage

fait fondre l’hiver fait signe fait sens 

et rappelle à la vie qui sans lui semble

(quand bien même au dehors mille oiseaux s’égosillent)

un printemps silencieux.

 

 

 

© Lionel Seppoloni, tous droits réservés.

 

  

Ce contenu a été publié dans 2019. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.