La salle en novembre

 

 

UNE FEMME À LA FENÊTRE

 

Salle22112016

 

Aujourd’hui c’est mardi – le jour où d’ordinaire, je me terre. Je suis venu au « club poésie » qu’anime exceptionnellement Marie Ginet pour voir et écouter, simplement – pour voir et écouter quoi ?

 

Peu de choses. Les chuchotements des élèves. Le silence d’un oiseau. Le Bic 4 couleurs d’Islemdine qui n’écrit pas mais qui rêve… Soudain passe à la fenêtre, lascive et presque nue, une femme géante allongée au bord d’une piscine. C’est une vraie femme, qui a sans doute un nom mais qui se trouve là, pur fantasme fellinien projeté sur l’écran publicitaire du camion et de la fenêtre, et que le chauffeur passe et repasse, d’avant en arrière, pour le plus grand contentement des adolescents du collège qui n’en attendaient certes pas tant – et si tous savaient ce qu’offrent parfois les fenêtres, plus personne n’accepterait de s’asseoir ailleurs qu’en face, au plus près d’elles, et il n’y aurait plus jamais de cours parce que chacun passerait son temps à regarder, à épier, à espérer l’inattendu à la fenêtre.

22 novembre 2016

 

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