FERME LES PAUPIÈRES
Ferme les paupières
sur ta fatigue, cette brûlure
bienfaisante
cette usure
(quelques jours de travaux
ont suffit à t’abattre
c’est dire à quel point peu profondes
sont tes racines d’arbrisseau)
ferme tes paupières
rouvre la page
te voici aussitôt
comme barque à la mer
filant au gré de l’averse nocturne
sans pagaie ni gouvernail
ni volonté
et ces quelques jours de travaux
(ce temps perdu à peindre en blanc des portes noires)
ont aussi bien rabattu ta superbe
ton assurance
ton allant même
si bien que tu peux sans artifice maintenant
te laisser aller
à cette nuit de novembre
qui est un poème aux crêtes argentées
cernée d’ailerons noirs.
5 novembre 2012