Route, avril 2015

 

 

 

LE RIDEAU DÉCHIRÉ

 

 

 

Matin transi d’avril

et c’est dans la voiture au pare-brise givré

comme un épais brouillard

qui s’atténue qui disparaît

à mesure qu’on progresse.

 

On refait à l’envers les gestes de l’hiver

on sort par la même porte

dont le rideau de buée et de givre

une fois déchiré découvre 

à perte de vue dégagées

ces perspectives éblouissantes

qui nous éveillent

qui nous révèlent

qui nous élèvent.

 

Attention ! clame un panneau

il y a la lune en bout de route

trois quarts d’une lune pâlotte

dans le ciel bleu pâle

et la lumière gagne.

 

Les magnolias ont rallumé leurs lanternes

l’ombre de la montagne dessine 

un triangle dont la pointe elle aussi

désigne la lune. 

 

Sur les crêtes la clarté 

est maintenant intenable.

 

7 avril 2015

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