DE LA BONTÉ DES ASTRES
(LA LUNE)
Luminaire échappé du candélabre qui le portait
voici que la pleine lune qui dansait d’arbre en arbre
roule sur le fil électrique
puis s’envole doucement
ballon blanc éclatant dans le ciel gris rose −
on n’a d’yeux que pour elle.
Un merle chante à contre-lune
la buse surveille les champs jaunes
où s’enfuient les mulots
et toi tu penses à ces gens
perdus en mer
et pour qui cette vie-là
cette vallée cette route-la
seraient le paradis.
La lune déclinante et le soleil montant
éclairent avec la même indifférence
ou la même bonté
le plaisancier le naufragé –
toutes nos routes humaines.
25 janvier 2016