LE VENT
Dans la lueur des phares
comme secouées de soubresauts
les feuilles fébriles les écorces
les grives tombent. Une hermine
file, flèche blanche
sur la route noire
le long de laquelle les arbres
ont commencé leur transe.
« Je veux le vent ! » avait dit le garçon
espérant la tempête, l’effondrement
(comme avant-hier au mont Granier
dont l’on pourrait voir la blessure
si l’on y voyait quelque chose)
« j’aime le vent ! » avais-tu acquiescé −
à présent la pluie cingle
et tu t’enfonces dans l’aube bleue
tous feux allumés, tu fonces
à la rencontre du vent.
11 janvier 2016