Route, janvier 2016

 

 

 

LE VENT

 

Routejanvier2016vent03 

 

Dans la lueur des phares

comme secouées de soubresauts

les feuilles fébriles les écorces

les grives tombent. Une hermine

file, flèche blanche

sur la route noire

le long de laquelle les arbres

ont commencé leur transe.

« Je veux le vent ! » avait dit le garçon

espérant la tempête, l’effondrement

(comme avant-hier au mont Granier 

dont l’on pourrait voir la blessure 

si l’on y voyait quelque chose)

« j’aime le vent ! » avais-tu acquiescé −

à présent la pluie cingle

et tu t’enfonces dans l’aube bleue

tous feux allumés, tu fonces

à la rencontre du vent.

 

11 janvier 2016

 

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