Vigie, janvier 2017

 

 

 

MATIN DE JANVIER

 

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Matin glacial. On se lève dans la nuit, on s’en va dans la nuit. Fauché en plein rêve l’enfant se repelotonne, tente tous les stratagèmes pour ignorer l’heure, les appels, la nuit qui enveloppe la maison et cogne aux carreaux froids. Il pleure devant son petit déjeuner qui l’écœure. D’abord, il n’aime pas le pain de mie grillé. Il voulait autre chose. Et puis, le sel des larmes avec le chocolat, c’est pas bon.

 

Matin glacial, on n’en mène pas large. Passé les fêtes on n’attend rien. Il est trop tôt pour penser au printemps, trop tard pour se raccrocher à ces petits riens qui rassurent, trop tard pour se repelotonner. Dehors les bêtes sont sur le qui-vive. Toujours. Dorment peu. Vivent dans la peur. La peur, la patience, la vigilance sans conscience. L’enfant jette un regard mort vers la fenêtre où, décidément, on ne voit rien.

3 janvier 2017

 

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