Vigie, février 2021

 

 

 

L’éducation canine

 

 

Vigiefévrier21chienauxécoliers

   

 

Les chats feulent sous les fenêtres. La neige a fondu, l’eau de la gouille a dégelé et la vallée résonne d’une clameur printanière. Les enfants et moi-même partons à travers champs pour une séance d’éducation canine.

 

D’abord on marche avec le chien en laisse pour favoriser le « rappel naturel », l’attention du chien vis-à-vis de ses maîtres : lorsqu’il nous dépasse de quelques mètres, il convient de faire demi-tour et que l’animal se rende compte que ses maîtres ne sont plus avec lui. Remplaçons maintenant « le chien » et « l’animal » par « Rimski ».

 

Première difficulté : Rimski ne nous lâche pas d’une semelle, littéralement collé à nos basques. Il ne s’attarde pas, il ne nous dépasse pas, il nous suit au pas, comme le petit chiot qu’il est encore malgré sa taille (il paraît en effet que cette façon de rester près de nous ne durera pas). Il faut ruser, attendre d’être dans une pente qui lui donne envie de gambader pour qu’enfin il s’éloigne un peu et que nous puissions faire demi-tour ; il réagit alors aussitôt et nous rejoint en courant. On peut considérer que son « suivi naturel » est parfait – et, en effet, il se montre en balade extrêmement attentif aux bipèdes qui l’accompagnent, allant jusqu’à revenir sur ses pas lorsque nous sommes en file indienne pour vérifier que toute le monde est bien là, comportement qui ne m’étonnerait pas chez un chien de berger mais que je ne m’attendais pas à voir chez un Samoyède (je ne l’ai par ailleurs jamais observé chez ma chienne Patawa, qui filait museau au sol préoccupée seulement du gibier à pister).

 

Mais comment éduquer au rappel un chien aussi peu enclin à s’éloigner ? Bien sûr, si un chat, un chevreuil, des vélos, un autre chien venaient à passer par là, il foncerait ventre à terre en nous oubliant ; et pourtant, il est nécessaire de choisir pour débuter un lieu qui offre peu de sollicitations… Là encore, à force de patience et de ruse, nous parvenons à l’éloigner un peu, puis à le rappeler en le récompensant chaque fois d’une caresse, d’un moment de jeu ou d’une friandise – mais cette dernière récompense est assez dangereuse car, pour le coup, il ne décolle plus de la poche gauche de mon blouson. Léo décide alors de profiter de la pente pour faire des roulades, malgré le terrain tout retourné par les sangliers : Rimski dévale avec lui, roule comme lui, et je les regarde s’écraser en contrebas, à la lisière du bois. Clément s’en mêle, le jeu dure un moment.

 

Il y a cependant vers le Grand Creux un assez grand saule que Léo aime escalader, et le voici bientôt tout au sommet avec Rimski à ses pieds qui cherche à le rejoindre. C’est ainsi que la séance d’éducation se termine par une leçon inédite (et voué à un succès tout relatif) : comment apprendre à un chien à grimper aux arbres… 

 

 

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