Vigie, octobre 2021

 

 

 

Impatiens glandulifera

 

 

Octobre2021 05

 

  

Aujourd’hui je profite de la balade de Rimski pour présenter à Clément Impatiens glandulifera, soit la Balsamine de l’Himalaya, ou Balsamine géante, ou Balsamine glanduleuse, ou Impatiente de l’Himalaya.

Avant même d’être arrivés au bord du Gelon l’odeur musquée nous monte à la tête, puis je désigne du doigt l’alignement hirsute de l’envahisseuse. Les tiges de plus de deux mètres ont perdu leurs fleurs, à présent (quelques-unes subsistent encore). Elles penchent sur le chemin les griffes pourpres de leurs jointures qui ressemblent à des membres décharnés (car si elles se penchent jusqu’au sol des racines s’y plantent et la plante repart), elles pétaradent à notre passage, elles semblent vraiment vivantes comme des bêtes. Quand on essaie de tenir en main l’une de leurs gangues remplies de graines on sent une palpitation animale, et lorsqu’on relâche la pression et que les ressorts se détendent pour libérer les graines, on découvre à l’intérieur les tentacules d’une petite pieuvre ou les boyaux d’un criquet écrasé. Clément n’arrive pas à se détacher de ce spectacle vaguement répugnant. Je lui explique que leur présence nuit aux autres espèces, qu’elles sont aussi très riches en nectar si bien que les insectes risquent de se détourner d’autres espèces locales, et que leur disparition pendant l’hiver va en outre laisser le sol tout nu – mais rien à faire : il continue, comme moi, à faire éclater les graines, et c’est ainsi que nous contribuons à la dispersion et au maintien de la diablesse…

 

 

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