Premières fugues
Avant-hier pour la première fois Rimski s’est échappé. C’était de ma faute. J’étais revenu à la maison avec l’idée de le sortir en forêt, mais j’avais finalement joué avec lui dans le jardin et j’avais dû repartir chercher Clément à l’école de musique en le laissant en plan. La frustration a été trop forte : il s’est aperçu qu’il pouvait franchir la clôture par un trou que je n’avais pas vu, et il s’est enfui.
Le lendemain matin, j’ai tenté comme j’ai pu de renforcer la clôture et puis, j’ai tenté le diable en le laissant dans le jardin. Je ne devais m’absenter que trois petites heures. C’est peu avant mon retour qu’il a quitté l’enclos. Il a déboulé sur Joël qui sortait les brebis, l’a renversé puis a poursuivi les brebis dans la forêt, Joël le poursuivant à son tour. Je découvre avec affolement les messages en sortant du travail…
À mon retour, je constate que notre voisine Danièle l’a enfermé sur la terrasse, où il dort avec un air de profonde béatitude. Je sais que, désormais, rien ne pourra l’obliger à rester dans l’enclos, si ce n’est une chaîne. Voici donc mon grand chien enchaîné. Je savais que cela arriverait, que ces chiens sont fugueurs, mais j’en suis navré. J’installerai bientôt une tyrolienne grâce à laquelle il pourra accéder à toute la partie inférieure du jardin, mais cette obligation dans laquelle je me trouve de maintenir attaché ce chien encore proche du loup me désole.
