Vigie, avril 2014

 

 

 

BRÈVE AVERSE

 

Averses dans la nuit — sans doute même de la grêle, à en juger par le vacarme. Au matin les chants d’oiseaux résonnent différemment, amplifiés par l’humidité printanière. Ce printemps-là, ce printemps de pluie et de fleurs froissées, s’apprivoise plus aisément. On regarde un moment la troupe des beccroisés occupés à se nourrir dans le fouillis des petits pruniers qui jouxtent la grange. Les voitures en passant sur la route détrempée font un bruit de bateau. Sensations de début du monde, de rivage, de Bretagne — sans doute à cause de souvenirs de balades printanières au bord du Trieux. On se détend dans les clameurs et la grisaille, à couvert, bien protégé. Une fauvette à tête noire se perche sur le poirier et me gratifie d’un concert. Puis l’averse éclate.

Je travaille au récit de l’escapade camarguaise, allongé dans le lit pour tenter de ménager mon dos, pendant que la pluie s’abat sur le toit et le velux. Oui, dans ce printemps de pluie, de chants et d’écriture je puis me reconnaître…

 

mardi 8 avril 2014

 

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